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Monnaie, monnaie, monnaie !


Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler un peu de l'argent en Côte d'Ivoire. Non, pardon, mais on ne parlera pas politique monétaire ou polémique autour du France CFA mais bien de l'argent du quotidien, celui qu'on utilise tous les jours, qui passe dans les mains, les poches et les portefeuilles.


Quelques remarques "En Vrac"

  • La devise utilisée en Côte d'Ivoire et en Afrique francophone (hors Guinée Conakry) est le Franc CFA.

  • Beaucoup de gens n'ont pas de porte-monnaie sur eux, mais gardent de l'argent dans leur poches. Il me semble que cela est lié au fait que sortir un portefeuille ici semble associé à de grosses sommes, or il ne fait pas trop bon d'avoir beaucoup d'argent sur soi, on ne sait jamais...

  • Il faut faire attention avec quelle main on donne l'argent au chauffeur de taxi ou au commerçant : ils seront nombreux à ronchonner et même refuser si on tend la main gauche !

  • Le Franc CFA est produit en France : oui oui dans le Puy de Dôme, à Chamalières

  • A Bouaké, il y a de nombreuses banques avec des distributeurs automatiques, mais c'est loin d'être le cas partout. Des amis d'Odienné par exemple (ville de 50 000 habitants environ) ont découvert un unique guichet de retrait au bout de 6 mois de mission...


Les sous-sous au quotidien


Voici les billets et pièces existant en FCFA : 10 000, 5 000, 2 000, 1000 et 500 pour les billets et 500, 250, 200, 100, 50, 25, 5 et 1 pour les pièces.



Il faut savoir qu'1€ équivaut à 656 FCFA, donc 1 FCFA vaut 0,0015€... Autant vous dire qu'au quotidien, les pièces de moins de 50 F sont très rares et peu utilisées car peu utilisables. Les pièces de 50 F se trouvent mais peu souvent, en revanche 100, 200 et 500 F sont la monnaie du quotidien, celle que tout le monde a dans ses poches.


Mais la monnaie ici est un réel défi de tous les jours. En effet, il y a beaucoup de transactions quotidiennes mettant en jeu des petites sommes : le taxi à 200F, les 15 oranges 300F, le pain à 100F... Tout cela nécessite d'avoir toujours avec soi quelques pièces ou au minimum un billet de 500 F. Gare à nous si n'avons pas la monnaie, il faudra sans doute acheter des choses en plus/en moins au marché ou payer un peu plus le chauffeur de taxi. Cela touche tout le monde, donc tout le monde essaie au quotidien de se faire de la monnaie tout en gardant le peu qu'il a... Et, évidemment pour qu'il y ait un peu de piquant dans tout cela, nos indemnités nous sont données en billets de 10 000 ou 5 000 ! Il faut donc passer son temps à casser les gros billets pour avoir de la mitraille de côté, d'autant plus que nous nous déplaçons tout le temps en taxi à Bouaké.

Heureusement, il y a des astuces mais il faut bien les mettre en oeuvre tous les jours. La première étant que, dès que c'est possible, on ne donne surtout pas la somme exacte. Pour un déplacement de taxi à 200F, j'utiliserai préférentiellement mon billet de 500F (en vérifiant avant de monter que le chauffeur a la monnaie) pour repartir fièrement avec mes petites pièces faisant 300F à l'arrivée.


Autres astuces :

*Casser systématiquement les gros billets dès que c'est possible

*Lorsqu'on paie à plusieurs, chacun donne sa part et on s'arrange pour mettre le moins de petite monnaie possible dans la somme finale (ex : si on est 5, chacun donnera 1 000 mais avant de donner au serveur, l'un d'entre nous mettra un billet de 5 000 et récupérera les 5 billets)

*Ne pas oublier ces manipulations, y compris quand on a un peu de réserve, car on se retrouve très vite sans aucune pièce

*Dans les petites boutiques, prendre un objet en plus à 100 ou 50F si nécessaire

*Dans les quelques supermarchés et quand c'est possible, refuser que la caissière nous fasse payer 50/100F en plus ou en moins parce que ça l'arrange plus que d'aller voir sa collègue pour lui demander de faire la monnaie...


Tout cela nécessite une attention constante et peut empoisonner le quotidien au début lorsqu'on n'est pas encore habitué. Heureusement, on prend le coup de main mais chaque pièce qui entre dans la poche est toujours une petite victoire !

Afrique et négociations


C'est bien connu, en Afrique, il faut négocier. Hantise de ma part avant le départ, défi à relever pour Paul, chacun n'est pas toujours l'aise avec la négociation. Après 4 mois, qu'est-ce que ça donne pour nous ? Pour la vie au quotidien, en fait, nous n'avons pas tellement à négocier. Les taxis ont un prix fixe de 200F par personne (un peu plus si vraiment on va loin mais c'est ponctuel) et la nourriture est déjà tellement peu chère qu'en fait elle ne se négocie pas. Ce qui peut se négocier concernant ce qu'on mange portera plutôt sur les quantités : reprendre un peu de riz au maquis, rajouter une tomate dans le sac au marché ou remplacer cet oignon gâté...

La négociation intervient plutôt lorsque l'on veut acheter des objets (vêtements, objets du quotidien, papeterie...) et là les prix peuvent monter assez vite. Mais, ouf, négocier n'est pas si horrible que je le craignais avant de partir, particulièrement avec les ivoiriens. En effet, les ivoiriens ne semblent pas forcément aimer négocier et ce n'est pas non plus une obligation culturelle comme cela peut l'être dans certains pays d'Afrique. De manière générale, on ne passera pas une demi-heure à négocier chaque petit objet et si la négociation est courte, personne ne se vexera. Evidemment, il y a des différences individuelles, chaque vendeur est unique, certains seront plus durs que d'autres et certains objets plus rares nécessiteront plus de temps pour se mettre d'accord. Dans tous les cas, il faudra négocier un peu mais cela se fait toujours avec le sourire et les prix proposés en début d'échange, bien qu'un peu plus élevés car nous sommes blancs (ce que l'on n'oublie jamais !), ne sont pas non plus ahurissants ou exagérés.

Typiquement, un maillot de foot me sera proposé à 12 000 F (18€) avant négociation si je suis seule alors qu'en présence d'un ami africain, le vendeur me le proposera d'emblée à 9 000 (13,50€)... Sur ce coup-là j'ai fini par obtenir 2 maillots à 15 000 F (20€) à la fin de la transaction.


La négociation ne prend donc pas trop de place dans notre quotidien même si elle est nécessaire et très fréquente. Et nous savons bien que, finalement, peu importe que nous habitions là et que nous soyons rémunérés (presque) comme les ivoiriens, nous aurons toujours ce masque de blanc qui signifie pour les vendeurs "richesses et tourisme". Cela se comprend mais peut être rapidement lourd dans la vie quotidienne.




Coût de la vie


Habitant ici de manière stable, nous faisons de moins en moins la conversion en Euro de nos achats. En effet, même si c'était presque un réflexe au début, plus on a nos repères sur le coût de la vie locale, moins on a besoin de se référer à ce que l'on connaît en France. Il nous arrive encore pour des dépense ponctuelles ou un peu élevées de faire la conversion mais cela n'a que peu d'intérêt vu que nous percevons notre indemnité en FCFA.

La vie est-elle chère ici ? Pour se nourrir, non, c'est clair. Vous verrez dans les exemples plus bas, la nourriture locale s'acquière à des prix dérisoires. Mais dès que l'on sort du marché, les correspondances avec la vie française font des bons, parfois très bas, parfois très haut : un trouvera un gros paquet de lessive à 700 F (1,05 €), une boîte de Vache Qui Rit à 800 F (1,20 €) mais une boîte de fromage à raclette simple (pas la version double hein) vaudra 10 000F (15€ !)... Vous allez dire que c'est normal, car le fromage est importé et rare mais cela fait qu'il est difficile de savoir parfois le prix des choses ici, importées ou non. De plus, le fait que l'on soit blanc et que la négociation soit de mise sur les marchés joue aussi beaucoup sur la difficulté de se faire une idée réelle du prix des choses.




Exemples quotidiens à Bouaké


Pour faire rapide, lorsque l'on veut passer des FCFA aux €, on rajoute la moitié du prix en FCFA et on divise par mille.

Exemple : pour un achat à 2 000 F, cela donne (2 000 + 1000)/1000 = 3 €.

Je vous laisse de quoi vous entraîner :

  • Un paquet de cigarettes : 600 F

  • Un sac d'une quinzaine d'oranges : 500 F

  • Taxi dans Bouaké : 200 F (par personne)

  • Une carte sim : 500 F

  • Une bière de 600 mL (une pinte = 500 ml) : 500 F

  • Car Bouaké - Abidjan : 6 100 F

  • 12L d'eau : 4 250 F

  • Un poulet braisé dans un maquis : 4 000 F

  • Une bouteille de sirop de menthe : 2 000 F

  • Une table en bois massif avec 6 chaises (très bien négociée par Paul) : 100 000 F

  • Un maillot de foot neuf de l'équipe de France (avec les 2 étoiles !) : 8 000 F

  • Une nuit avec climatisation dans un hôtel : minimum 12 000 F

  • Du pain pour 1 personne : 100 F


Petit cadeau, car j'ai eu cette chanson dans la tête tout au long de la rédaction de cet article =)



2 Comments


adankens
Sep 24, 2019

Donnes-tu les reponses a l'exercice?

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vedattee
Mar 20, 2019

Ce doit être un peu déstabilisant au début... bisous

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Merci

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