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Mission Ortho #1 La théorie


On ne va pas se mentir, et d’ailleurs on ne nous a pas menti dès le début : si nous avons été appelés à Bouaké, c’est d’abord parce que l’orthophonie en avait besoin. Et puis, comme l’orthophoniste est « couplée », on a décidé qu’on avait aussi besoin d’un pharmacien. Bref. Bienvenue Camille (et Paul, puisque t’es là) !


Etat des lieux


L’orthophonie en Côte d’Ivoire en cette fin 2018 est balbutiante. Il n’existe pas de formation mais de toute façon ni le diplôme ni la profession ne sont (re)connus. Heureusement, il y a eu tout même quelques pionniers, venus du Togo, de la France ou même de la Côte d’Ivoire. Ils sont au nombre de 7, tous formés à l’étranger et installés en libéral à Abidjan. Ce choix d’installation paraît évident : il n’y a pas ici de Sécurité Sociale capable d’assurer l’aspect financier d’un suivi en orthophonie et le diplôme n’est pas reconnu donc pas de salariat possible. Ceux qui peuvent se tourner vers un suivi sont donc ceux qui en ont les moyens : en premier lieu les expatriés mais aussi les familles ivoiriennes aisées. Ceci explique cela, et l’ensemble des orthophonistes sont aujourd’hui tous répartis dans les 3 quartiers les plus aisés de la capitale.


Depuis un an environ, 2 professeurs de l’université et du CHU de Bouaké s’investissent cependant pour développer l’orthophonie en dehors d’Abidjan et en dehors du libéral. Le Pr Koua est psychiatre et le Pr Kouassi est ORL, ils ont tous les deux faits une partie de leurs études à l’étranger et sont à l’origine mon appel à Bouaké.




Le point de départ


Le projet est de créer une licence d’orthophonie en Côte d’Ivoire. Une telle formation a pour but à la fois de développer l’orthophonie dans le pays mais aussi de s’assurer que ce métier soit reconnu afin qu’il prenne sa place dans le service public et les hôpitaux. La formation théorique aura lieu à Abidjan (comme la plupart des formations en Côte d’Ivoire). Au niveau institutionnel, elle est créée au sein de l’Université Alassane Ouattara en lien avec l’INFAS (Institut National de Formation des Agents de Santé, qui gère les postes de fonctionnaires notamment). Mais sur le terrain, les personnes qui portent le projet sont d’abord les professeurs Koua et Kouassi, les orthophonistes d’Abidjan et moi-même, progressivement. La formation pratique va se dérouler, elle, sur Bouaké et sur Yamoussoukro sous forme de stages dans différentes structures. Les orthophonistes en libéral prendront également des stagiaires sur Abidjan.





Voilà donc mon programme officiel :

  • Développer l’orthophonie à Bouaké et Yamoussoukro - trop fastoche

  • Intervenir dans différentes structures pour varier les stages en institution – tip top

  • Commencer à répondre à (l’énorme) demande de soins orthophoniques – Allez au boulot !

  • Contribuer à superviser la formation, en défendant particulièrement la place de l’orthophonie dans les structures et services publics – Je sais faire ça, moi ?

  • Travailler avec les ONG et partenaires pertinents pour aider au développement de la formation (notamment l’ENAM, l’école d’orthophonie du Togo, et Orthophoniste du Monde) – Euh, Help !

  • Former les étudiants à travers les stages – Les apprentis, les futurs 1ers orthos ivoiriens

  • Donner quelques cours au sein de la formation théorique – Inch Allah

Et accessoirement, « développer une caravane de sensibilisation aux troubles du langage en Côte d’Ivoire ». M’enfin Camille ne va déjà pas s’ennuyer et en réalité, cette idée ne sera pertinente que s’il y a des soins possibles en orthophonie pour faire suite au dépistage des troubles. La caravane est donc mise de côté pour l’instant.




Tout ça, c’était la théorie. Comment cela va-t-il se concrétiser sur le terrain ?

Mystère et boule de gomme, suite au prochain épisode.

1 Comment


adankens
Dec 14, 2018

Quel programme Camille!

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Merci

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