Enjaillements de fin d'année
- CamilleEtPaul
- 9 janv. 2019
- 5 min de lecture
Voilà plus de 2 mois passés en Côte d'Ivoire et cette période de fin d'année nous permet de vivre Noël et le passage au Nouvel An à la mode ivoirienne (enfin presque)... Voici un combiné des questions qu'on nous a posées (et quelques unes qui nous paraissaient intéressantes).
Est-ce que vous avez eu des vacances ?
Alors techniquement non mais la réalité est plus complexe que cela. Concrètement, Paul a des horaires tout à faits flexibles puisqu'en dehors de rendez-vous et de réunions ponctuels, il travaille chez nous et de mon côté, les différents lieux où j'interviens sont plus calmes également lors de cette période, en dehors de tous les "Arbres de Noël" organisés à droite à gauche. Bref, pas de congés officiels, nous travaillons toujours mais plus en pointillés, alternant consultation, fête de Noël, travail de Paul, soirées... Enfin, ici comme en France, sont fériés le 25 décembre et le 1er janvier.

C'est quoi les "Arbres de Noël" ?
Aaaaaah les "Arbres de Noël" sont les fêtes organisées par les différentes structures de la ville, particulièrement celles accueillant des enfants évidemment. Il va sans dire que la plupart des écoles en ont fait (mais nous n'avons pas d'enfant à l'école donc nous n'étions pas invités). En revanche, nous avons été invités aux fêtes de la Pouponnière de Bouaké, de l'Arche de Bouaké, de l'hôpital Joseph Moscati de Yamoussoukro et, via les autres volontaires, ceux de l'orphelinat Notre-Dame des Sources et de la Maison de l'Enfance. Bon, autant dire que nous n'avons pas été à toutes ces fêtes, d'autant plus qu'elles sont évidemment toutes sur les mêmes jours (entre le 21 et 23).
On y fait quoi à ces fêtes?
Alors il faut savoir que les Ivoiriens ADORENT faire la fête. On a nous a raconté qu'une ancienne ministre ivoirienne aurait dit un jour "Donnez 100 000 Francs à un Béninois, il s'occupera de sa maison et de sa famille. Donnez 100 000 F à un Ivoirien, il organisera une fête". Et effectivement, jusqu'ici chacune des fêtes où nous sommes allés étaient organisées de manière grandiose. Qu'est-ce qu'on y retrouve à chaque fois ? De grands barnums, beaucoup de chaises en plastiques, une sono souvent saturée gérée par un ou plusieurs hommes engagés pour l'occasion, des invités "officiels", un repas ou une collation pour chacun et, dans le cas de Noël, des cadeaux à distribuer.
Concrètement les gens arrivent progressivement le matin, les lieux s'organisent et s'installent au fur et à mesure. On commence systématiquement par les "allocutions", c'est à dire les discours des personnalités officielles. Ces discours se ressemblent souvent et sont constitués en grande majorité de "Je remercie untel d'être présent, untel également. Je remercie unetelle pour son travail...". Parfois se glissent en plus quelques mots sur le lieu et les personnes qui accueillent. Il est utile de préciser que parfois, lorsqu'une personne a fini son allocution, elle décide (arbitrairement et spontanément) de passer la parole à quelqu'un de son choix.
Une fois passé tout ça, il y a souvent des prestations proposées. Cela va d'un concert d'un groupe de chanteurs évangélique à un "chanteur", une petite "danseuse" ou encore des sktechs. Le "chanteur" se contente souvent de mettre une chanson et de faire du playback en bougeant sur la scène. La "petite danseuse" est en générale une enfant (pas plus de 8-9 ans), qui vient se trémousser sur la scène. Cela surprend au début quand on nous avait présenté la "prestation d'un grand artiste local" ! Heureusement, il y a aussi des choses plus élaborées quand des enfants ou des professionnels du lieu ont pu préparer des choses à présenter : pièce de théâtre, sketch, chorégraphie, chanson...
On arrive ensuite à la distribution des cadeaux. Il n'y a pas de mystère à cela, c'est bien une distribution de cadeaux à tout le monde. Un par un, on appelle les invités/enfants/professionnels concernés par un cadeau et on leur offre. C'est un moment sympathique et convivial. Et puis on se rend compte au fur et à mesure qu'il y a beaucoup de cadeaux (des choses simples jusqu'aux jouets pour les enfants)... Et au bout de 2h de distribution on en a marre. C'est beau Noël mais c'est long.
Enfin, on en vient à la dernière partie de la fête : un repas ou un goûter, offerts par les organisateurs ou des associations. Un repas en général classique à l'ivoirienne : une viande ou poisson en sauce avec un accompagnement de type riz, attiéké ou même pommes de terre.

Et ça dure combien de temps tout ça ?
(Question bien européenne soit-dit en passant) Et bien ça prend le temps que ça prend. Oh il y a bien des horaires officiels en général de type 9h à 14h ou 14h à 17h mais concrètement en fait cela dure toute la journée ou toute l'après-midi. Il va sans dire que nous n'avons pas fait TOUTES les fêtes en entier, et que nous avons dû partir avant le repas une fois ou deux... Mais cela est souvent décevant pour les organisateurs et évidemment, impossible de quitter sans partir avec un (bon !) repas à emmener dans ce cas.
Mais peu importe la longueur et ce qui est prévu, finalement puisque dans tous les cas il y a une bonne ambiance, les gens sont contents de se retrouver pour la fête. Il y a toujours beaucoup de musique, les gens dansent très spontanément, les petits y compris. Ce sont des temps d'échanges importants où ce qui compte est surtout de passer un bon moment.
Où avez-vous fêté Noël ?
Le 24 au soir nous sommes allés au monastère des Bénédictines, à l'extérieur de Bouaké. Cela nous a permis d'y rencontrer Agnès, une volontaire DCC d'Abidjan venue pour les fêtes et des amis à elle. Nous avons vécu les vigiles de la Nativité (2h) puis la messe (1h30) avec les sœurs. Un pot était proposé ensuite avec brioches et boissons chaudes ou froides (oui, chaudes parce que la nuit en ce moment, il fait environ 17° et les ivoiriens ont froid). Nous nous sommes donc retrouvés à danser avec les sœurs sur "Les anges dans nos campagnes" improvisé avec un djembé, beaucoup de sourires et une très bonne ambiance !
Le 25 nous étions invités dans une famille ivoirienne (des amis d'une amie). Nous y avons passé la journée, tranquillement dans leur maison et Paul s'est coincé dans les toilettes. Il a fallu forcer la porte pour le faire sortir. Puis le soir nous nous sommes retrouvés avec les autres volontaires de Bouaké et Agnès pour dîner.

Comment s'est passé le Nouvel An ?
La soirée du Nouvel An n'a pas tellement différé de ce dont on a l'habitude en France. 3 autres volontaires DCC en Côte d'Ivoire nous avaient rejoints, ainsi que les autres volontaires de Bouaké. Vous mettez donc une jolie bande de 8 blancs, des voisins ivoiriens sympathiques, une ambiance de centre ville avec pétards et concert, des maquis pour manger, boire et danser, vous mélangez le tout et ça donne un chouette passage en 2019 !
Bon il faut juste rajouter qu'à chaque mouvement des blancs se lève une petite armée de téléphones prêts à filmer voire pour les plus téméraires (les oufs !) à venir nous demander une photo avec eux.

Bref. Comme on dit ici :
"Bonne année 2019, avec la prospérité, la santé, la richesse et que le bonheur même !"
j'adoore votre blog, et suivre cette expérience, moi aussi ça me rappelle tellement de choses au bénin au Togo et au Maroc, meilleurs voeux et merci de nous faire suivre vos aventures! plein de bises châlonnaises ahah ici pas de tshirt place aux doudounes et bonnets, il neige!
Bonjour Camille, bonjour Paul.
C'est avec un réel plaisir que j'ai lu ce soir vos nouvelles. 1 - Elles m'intéressaient. 2- Elles m'ont replongé dans mon expérience DCC de 1986 à 1988 au Maroc (Te souvenais-tu Camille ?).
Bonne poursuite de votre coop, c'est effectivement un moment qui va forger votre vie personnelle et commune.
Jean-François