De l'envie à la réalisation
- CamilleEtPaul
- 19 août 2018
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 nov. 2018
Mais comment en est-on arrivés là ?
Cette envie de partir au service de l'autre et en dehors de nos zones de confort était déjà bien installée lorsque nous nous sommes mariés. Récit des étapes qui nous ont menés jusqu'à ce départ en novembre 2018.
Le rêve
Ce projet s’est construit au cœur de nos vies personnelles dans des milieux favorisés, sur l’envie de sortir de soi-même et d’apprendre à se connaître et enfin au sein de notre projet de vie et de couple. Il s’est aussi constitué étroitement en lien avec nos vies de Foi et nos parcours dans l’Église. cf Origines
La mise en route

Nous souhaitons partir, OK. Mais sous quelle forme ? Le V.S.I., l’expatriation, le V.I.E. … Il existe de nombreuses possibilités lorsqu'on souhaite de nouvelles expériences. C’est surtout le témoignage de la sœur de Paul et son mari en Guinée qui nous guidera vers le Volontariat de Solidarité Internationale, par l’importance des compétences professionnelles mises au service de l’autre et le niveau de vie modeste proposé dans cette expérience.
Mais le V.S.I. doit s'inscrire dans un départ avec un organisme agréé, parmi la trentaine existant en France. Il était important pour nous de partir avec un organisme d’Église, mais cela ne fait que réduire la liste : Missions Étrangères de Paris, Enfants du Mékong, DCC, Fidesco… Comment choisir, comment savoir ? Nos choix vont se réduire entre Fidesco et la DCC au fur et à mesure de la réflexion, les deux organismes étant très proches tant niveau organisation que dans les valeurs. Ça va finalement se jouer à des détails.
Nous voilà alors fixés : nous nous tournerons d’abord vers la DCC, et si jamais ce n’est pas possible avec eux, Fidesco nous verra arriver.
Le démarrage

Septembre 2017 : c’est parti pour le dossier de candidature avec CV, lettre de motivation et options posées sur les dates de formation. La lettre de motivation restera un élément clé de notre préparation, en plus des formations. Cette démarche de devoir poser des mots sur des envies qui nous habitent au plus profond est importante et marque le début d’un investissement conséquent.
Le we de formation interculturelle (novembre 2017)
Un week-end de premier contact avec la DCC, avec d’anciens volontaires et avec la notion d’interculturalité. Ce qui nous marquera pendant ce week-end : la vision des différentes dynamiques de vie (précarité/sécurité), les premiers témoignages entendus et aussi la découverte d’autres motivations plus profondes à ce départ que nous n’avions pas encore fait émerger jusque-là.
Le we de recrutement (mars 2018)
Bien qu’il ait assez mal démarré, une infection terrassant Camille dans sa chambre dès le début, il restera un week-end fort imprimé d’un mélange d'ambiances entre sympathies, rencontres et recrutement. Mais un recrutement où finalement on ne cherche pas tes compétences mais avant tout à te cerner comme être humain donc, au lieu de devoir se vendre comme en entretien, tout l’enjeu est d’être soi-même et le plus vrai possible.
Ce week-end s’achève sur la bonne nouvelle suivante : notre projet colle avec celui de la DCC. Nous remplissons alors une fiche de vœu nous permettant d’informer la DCC de ce à quoi nous sommes prêts ou non dans ce volontariat (conditions de vie, ville ou ruralité, zones géographiques…) ainsi que de pointer nos compétences professionnelles respectives. Cette fiche leur permet de chercher des missions les plus appropriées possibles à notre projet, parmi toutes les demandes faites par les partenaires à travers le monde.
C’est parti pour nous, nous fêtons cela à Paris avec le frère de Camille.

L’attente
Passera alors la période la plus délicate de tout ce processus vers le départ, l’attente. Tout a été fait : les formations, le recrutement, les dossiers. Tout se joue désormais au sein de la DCC, au sein d’un marché de demandes de mission et de candidats au volontariat. Nous ne pouvons faire qu’une seule chose, enfin deux : attendre et prier.
Nous commençons cette période optimistes, début mars, même si Paul n’oublie jamais de rappeler de temps en temps que « après tout ça se trouve on ne va rien avoir, il faut s’y préparer ». Camille regarde les mails tous les 2 jours environ, rythme de croisière. Les questions des amis et collègues tendent à augmenter progressivement depuis début 2018 déjà : alors quand est-ce que vous partez ? Où est-ce que vous allez ? C’est pour faire quoi déjà ? … on ne sait pas, on ne sait pas, on ne sait pas… On ne sait même pas si on va partir encore. Le mois d’avril passe, sans nouvelles de la DCC. Pas de panique pour l’instant. La date limite est le 21 juin ; si nous n’avons pas de mission au 21 juin, nous ne ferons pas le stage de départ de juillet (obligatoire) donc pas de départ avant début 2019 (prochain stage de départ en janvier 2019).
Le mois de mai démarre, nous n’avons toujours pas de nouvelles. L’attente commence à être plus difficile mais nous nous décidons à ne rien faire avant la Pentecôte, soit le 19 mai, qui marquera l’entrée dans le dernier mois avant la date limite. La fin de l’année se prépare au travail de Camille, dans les familles, les vacances scolaires et la fin des études de Paul approche doucement avec ses derniers partiels. Les mails sont consultés tous les jours. Après le 19 mai, nous envoyons un mail à la DCC, demandant des nouvelles. Une réponse nous informe qu’il n’y a rien pour l’instant, peut-être une piste, qu’ils nous redemanderont après le 21 juin si on veut toujours partir… Un petit espoir mais cela reste peu rassurant pour l’instant.
Camille consulte, par habitude maintenant, les mails tous les jours et parfois sur le téléphone avant de se coucher, une dernière fois, on ne sait jamais, Paul se moque gentiment de cela. La fin du mois de mai est là, pas de nouvelles. Plus que 21 jours.
Et puis. Le 31 mai au soir, nous rentrons tard d’une soirée, direct au lit. Camille regarde ses mails rapidement. 2 mails commencent par un A, déçue de ne pas voir la DCC, elle les lit machinalement. « Affectation : bonjour Camille, voici une proposition de mission pour la Côte d’Ivoire… » « Paul ! On a une mission !!!! » « Pff arrête c’est nul comme blague » (à moitié endormi).
La mission
Première découverte, fébriles, de cette proposition : enfin, des éléments viennent nourrir nos projections, nous interrogent. Nous avons alors 8 jours pour nous décider et entre-temps l’obligation de contacter nos chargés de missions et le partenaire sur place, nous prévoyons cela pour le lendemain. Nous mettons bien nos jours de réflexion à profit, même si dès les échanges téléphoniques réalisés nous connaissons notre réponse. Nous nous imposons également de ne pas en parler autour de nous, en dehors de nos parents, pour nous laisser libres de discerner. Encore quelques démarches, quelques temps d’attente pour avoir les confirmations etc. Et c’est bon ! Nous avons accepté, le partenaire également, la DCC aussi, la route est libre.
La préparation
Stage de départ (juillet 2018)
Et cette nouvelle route démarre par un stage de 10 jours de formation. Nous y sommes formés de multiples manières : infos et conférences sur la zone géographique où nous sommes envoyés (économie, géopolitique…), développement personnel (gestion de conflit, apprendre à se connaître, questions affectives…), Église catholique et religions traditionnelles africaines, interculturalité, témoignages de volontaires… Nous y faisons également de belles rencontres, parmi les 100 volontaires en formation. La vingtaine de jeunes que nous sommes à partir en Afrique de l’Ouest se construit une belle cohésion et nous tissons des liens qui nous paraissent importants sans trop savoir encore comment ça le sera dans nos expériences à venir. Nous y apprenons également que nous sommes 9 volontaires à partir en Côte d'Ivoire dont 5 à se rendre à Bouaké même.
Organisation (août – octobre 2018)
Et enfin les dernières étapes se présentent à nous. Il nous reste après ce stage de départ un mois de travail, un déménagement à organiser, des au revoir amicaux et professionnels à vivre, un voyage de noces qui nous emmènera (littéralement) au bout du monde, des au revoir familiaux…

Prochaine étape : début novembre, le départ !
Nan mais c'est ouf en fait !! !